Publié le 21/10/2019 à 06:25 | Mis à jour le 21/10/2019 à 06:25
Revenu dans le onze après une très longue blessure, le jeune défenseur camerounais a saisi sa chance, et s’est plutôt montré à son avantage récemment.
L’histoire entre Guy-Marcellin Kilama et les Chamois a longtemps semblé teintée de malchance. Arrivé à la toute fin du mois de janvier 2018, en provenance des Brasseries du Cameroun - cette académie qui avait déjà fourni Didier Lamkel Zé, Daouda Bassock ou encore Franklin Wadja au club niortais - le jeune défenseur a d’abord pris le temps d’apprendre en réserve, avec la N3, sans trop faire parler de lui. Puis, sous la houlette de Patrice Lair, Kilama a gratté du temps de jeu en préparation, au tout début de la saison 2018-2019, montrant un potentiel certain. Des apparitions intéressantes, au poste de latéral, et déjà une première blessure, lors d’un amical à Saumur, face à Laval.
La CAN U23 en ligne de mire
La suite du conte n’a, hélas, rien d’idyllique : deux titularisations en Ligue 2, et deux sorties dès la demi-heure de jeu, trahi par un corps qui avait décidé d’en faire des siennes. « J’étais vraiment frustré. Deux matchs titulaires, et deux blessures, ça a été vraiment difficile. J’ai bien été encadré par le staff, qui me parlait beaucoup pour me rassurer », soufflait l’intéressé vendredi soir, au sortir du match face à Guingamp. Pire, pour faire face à ces pépins à répétitions, le natif de Douala se fera opérer des ischios à la fin de la saison dernière, histoire de mettre tout cela derrière lui. Une longue période de convalescence plus tard, et une préparation tronquée cet été, le voilà de retour aux affaires. Avec l’envie de tout casser, forcément, après avoir regardé des tribunes ses petits camarades pendant des mois interminables. « Ça a été vraiment long, et une période vraiment difficile pour moi, concédait-il. Je n’avais jamais vécu quelque chose comme ça. J’ai serré les dents, j’ai écouté ce qu’on m’a dit, et j’ai bien fait les soins. Je suis heureux de retrouver le terrain. »
Mais l’histoire, parfois, prend des tournants inespérés. Redevenu disponible pour Pascal Plancque, il a su s’engouffrer dans la brèche du changement tactique, en enchaînant trois titularisations de suite. Et, dans ce système à trois axiaux, ses prestations face à Auxerre et Guingamp ne sont pas passées inaperçues. « Que l’on joue à quatre ou à cinq, je suis bien », souriait-il, reconnaissant volontiers un « nouveau départ » dans sa jeune carrière. Et la concurrence à venir, avec le retour programmé d’Ibrahima Conté, n’est pas du genre à l’effrayer. « Dans le foot, il faut de la concurrence. Ça motive tout le monde. Et moi, ça permet de plus travailler, de plus me concentrer », souffle Kilama.
Qui a pu voir éclore, aussi, Darlin Yongwa (19 ans) au poste de latéral gauche. Un compatriote loin de lui être inconnu, puisqu’issu de la même école de football au Cameroun. « On a joué des matchs ensemble là-bas, et on se connaît très bien. Ça fait vraiment plaisir de jouer avec lui, évoque-t-il. On parle beaucoup tous les deux, on s’explique, et ça fait du bien de jouer ensemble. Je lui parle beaucoup, et il m’écoute. »
Cerise sur le gâteau, Guy-Marcellin Kilama et l’équipe U23 du Cameroun ont brillamment décroché leur ticket pour la prochaine Coupe d’Afrique U23, programmée en novembre prochain en Égypte. « C’était très important, et ça me fait du bien », appuie Kilama, pas encore totalement sûr de la jouer. « J’ai parlé avec le staff et la direction, et ils m’ont dit qu’on verrait. Mais je crois que je vais la jouer, quand même », lâche-t-il dans un rire. Celui d’un joueur retrouvé, apaisé, et qui peut envisager un avenir plus serein. « Un homme sans objectif, ça ne sert à rien », terminait-il. Nul doute que les siens, après autant d’attente, seront élevés.
Martial DEBEAUX
Journaliste, rédaction des sports, Niort
Publié le 21/10/2019 à 06:25 | Mis à jour le 21/10/2019 à 06:25