Publié le 27/12/2019 à 06:25 | Mis à jour le 27/12/2019 à 09:55
Son arrivée en Deux-Sèvres, il faut bien le dire, est passée inaperçue. « Je suis arrivé fin février début mars, et j’ai démarré avec les U19 », retrace d’ailleurs Darlin Yongwa, débarqué aux Chamois en provenance de l’Académie des Brasseries du Cameroun, qui avait déjà « fourni » à Niort des joueurs comme Lamkel Zé, Bassock, Wadja ou plus récemment Guy-Marcellin Kilama. « Sur la fin de la saison, j’ai fait deux ou trois matchs avec la réserve. À la reprise, j’étais encore avec la réserve, puis au bout d’un mois, j’ai commencé les entraînements avec les pros, et c’est comme ça que j’ai pu intégrer l’équipe », poursuit le latéral gauche camerounais, titulaire à Lens samedi pour la dernière avant la trêve.
Et qui a pu compter, donc, sur le soutien de ses aînés pour se familiariser avec son nouvel environnement. « C’est un peu grâce à eux qu’aujourd’hui, j’ai pu m’intégrer avec plus d’humilité et de confiance. Avec tous les conseils, j’étais bien encadré », pointe-t-il. Car si son cas mérite que l’on s’y attarde, c’est parce que le tout jeune gaucher de 19 ans a pleinement su saisir les opportunités qui lui ont été offertes. Entre les blessures et les prestations parfois décevantes de Florian Lapis, titulaire désigné du poste, Yongwa s’est engouffré dans la brèche. Pour finir cette première phase avec huit apparitions en Ligue 2, et une passe décisive. « Ça a été une belle année. Quand je suis arrivé, je ne pensais pas qu’à ce moment de la saison, j’aurais déjà fait autant de matchs avec les pros », glissait-il, timidement, dans les travées d’un stade Bollaert qui n’a pas eu l’air de l’impressionner.
Alors, forcément, tout est encore très perfectible. En témoigne, par exemple, sa demi-heure de jeu à Lorient où, malgré son offrande pour Sissoko, il avait pris le bouillon dans son couloir, avant d’être remplacé avant la pause pour éviter le pire. Plus globalement, les axes de progression sont encore assez nets, notamment dans une couverture défensive qui lui fait parfois encore défaut dans cet exigeant championnat de Ligue 2. Mais à même pas vingt ans, force est de constater que ses sorties, aussi, sont sources de promesses. Avec ce petit brin d’insouciance qui le caractérise, et une qualité technique qui laisse présager d’un avenir plutôt radieux. « Quand je suis arrivé, j’étais toujours en train de regarder les matchs des pros. C’est vrai que c’est un autre niveau, mais rien n’est impossible », évoque l’intéressé, pleinement conscient du chemin qui l’attend personnellement, mais aussi collectivement, avec ce maintien qu’il faudra aller chercher au forceps. Mais sur sa lancée de 2019, Darlin Yongwa peut écrire d’autres chapitres de son histoire naissante.
Martial DEBEAUX
Journaliste, rédaction des sports, Niort